samedi 15 juin 2013

MAIS JE M'ÉGARE DE MON CHEMIN


Il est vrai que face à cet éboulis de pierres, rien ne laissait supposer une appartenance avec l'ordre du Temple, j'ajoute volontiers cette remarque, car elle me vient d'une étude personnelle à laquelle je travaille depuis un certain temps.

N'allez surtout pas croire que je me suis réfugié dans les plis d'une cape de templier, non, il en n'est rien.

Il s'agit d'une recherche sur la teinture et de ce rouge imposé sur cette croix pattée. C'est vrai que le mot pourpre par son allocution me pâme de plaisir, comme je pourrai tout autant me goinfrer d'une bonne confiture, une couleur fascinante dirai-je, entre la passion et sa contradiction, l'enfer et sa luxure. Pourtant c'est tout simplement vrai, plusieurs racines macérées de cette plante, la garance, aurait suffit à colorées les tissus. Mais je vous en conjure, alors que certains s'obstinent à rappeler que ce fût le sang versé par le Christ, d'autres avec subtilités, préfère ajouter que c'est tout simplement la coagulation mousseuse et vermeil d'un porc que l'on vient d'égorger.
Entre le carmin pour l'humain et ce vermillon pour le cochon, cette dernière teinte restera à mes yeux la plus claire se rapprochant de la houppelande de l'un de ces chevaliers.
Ne disait-on pas dans le temps jadis en regardant passé le manant à la veille de s'engouffrer dans les frimas de l'hiver, « Il est en cape comme un porcelet rougeaud, il y a qu'une saignée qui puisse le faire pâlir ». Mais je m'égare de mon chemin.

Denis Tellier, extrait de Pierre Topélius, roman à venir.

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