lundi 24 juin 2013

JE VOIS DES POINTS BLANCS AUTOUR DE MON CHAMP DE VISION



Je vois des points blancs aux bords de mon champ de vision. je regarde du cyclisme à la télévision. il est 16h24. J'ai fini de diner. je vois des points blancs. Ô christ sur la croix. j'aimerais bien parler d'ennui, de rage, mais ce n'est ni l'un ni l'autre. j'aimerais bien que l'on me dise vous avez de la tension artérielle. je voudrais qu'il me reste de la crème glacée dans le frigo. je vois des points blancs et ils emplissent mon champ de vision. j'ai peur de rester les bras ballants. j'attrape ce que je peux. je regarde ce que je peux. du cyclisme à la télévision. j'ai pas envie de poésie. je vois trop de points blancs. j'entends la sonnerie de mon téléphone. non. ce n'est pas ça. qu'est-ce que c'est ? je voudrais blesser un animal à cette heure-ci. je voudrais oublier une femme. quand je lui ai parlé pour la première fois j'ai senti toutes ces vibrations. dans un paysage enneigé elle causait une avalanche à la seconde. j'ai vu l'absolu. il est 16h41. je vais encore diner. je vois tous ces points blancs. je me demande ce qu'est le contrôle. si c'est ce que je vis. le cyclisme à la télé, l'oubli, les sons du bal sur la place de la cathédrale, les points bancs. le contrôle. je voudrais attraper encore quelque chose. si possible. une feuille de cet arbre dehors. le drap de mon lit. un livre. une nourriture. un point blanc. un poil de mon tapis. un revolver. sortir dans la rue et tirer à l'aveugle. attraper le col des morts. et gueuler. trancher le cou d'une policière comme ce collègue à moi l'an dernier. il n'a pas hésité d'après le rapport. elle était là, le foudroyait des yeux, le provoquait. il n'avait pas le choix. il avait pas le choix. il fallait qu'il fasse quelque chose parce qu'il avait trop souffert du manque. de se faire prendre pour une truffe. seigneur. c'est si compliqué de toujours garder le contrôle de sa tête. à un moment le meurtre devient un réflexe tellement on te demande. on te néglige. mon collègue a pas tenu le choc. c'est insensé quand on y pense. toutes ces relations. toutes ces demandes. toutes ces attractions. chacun retourne à sa vie le dimanche et il reste quelques connards à regarder les points blancs. ah voilà mon téléphone qui sonne. non. ce n'est pas ça. je vais diner. j'ai faim. il faut que j'attrape quelque chose. les points blancs doivent être alimentés. je vois des images qui se forment à l'angle de mon champ de vision maintenant. il faut que je mange. je ne veux pas me sentir faible au moment où les choses deviendront compliquées. seigneur. il faut que je me lève.

Nicolas Albert G.






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