samedi 15 juin 2013

TINA AUMONT A DES PENSÉS D'INCENDIE



La Morte en beauté (mythologie autour du motif de Tina Aumont)

Elle pense que les rêves que l’on fait dans les espaces clos sont contagieux.

Elle décolle le pansement qui recouvre sa joue et découvre dans la glace sa belle balafre. Elle ne s’est pas loupée la bandante virago ! : texture carmin bien dessiné, bien à sa place ; sur quelques centimètres, longue comme l’Australie sur une carte de classe, du sommet de la pommette gauche, en un arc, elle atteint les commissures de ses lèvres. Ses lèvres qui s’empourprent toutes rubescentes et se bouffent... Elle passe sa main dans ses cheveux, ajuste sa coupe : ses mèches d’icône avant-garde sont suffisamment longues pour maquiller l’indélébile blessure. Presque un sourire dans le reflet quand elle les soulève.

C’est qu’hier soir elle a craché et ses dents et sa vérité. Elle est fière de sa cicatrice. Elle se dit qu’elle témoigne des qualités de son estomac et de l’affection saisissante qu’ils nourrissent à son égard. Elle n'est plus celle qui qui ouvre ses cuisses pailletées à tous les objectifs comme l’une Gibraltar, l’autre Tanger, à l’océan. Elle a le rôle noble, l’héroïque, le vrai. Elle est à la fois dessous et en dehors des projecteurs. Elle est complète.

Dehors ça vocifère les dernières morves de la rumeur orageuse. Tina Aumont arrange ses ciseaux comme un couteau et les place entre ses dents. Les lames ont encore le goût du sang. Elle à des pensées d’incendie.

Son corps est une peau de zèbre dont les motifs sont des glyphes à traduire et à lire pour quelques baves léonines.


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